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Ma classe : de la théorie à la pratique
Une entrée dans la classe dans le calme.
Ce n'est pas toujours facile, après l'agitation du temps de récréation, d'entrer dans la classe dans le calme. Pour éviter l'agitation et l'énervement dès le début de matinée, nous avons choisi l'accueil des enfants dans la classe en maternelle comme en primaire. les premiers élèves arrivent dans la classe,de l'accueil périscolaire, dès 8h30. Je mets un fond musical. Si je n'ai pas eu le temps de retirer les chaises posées sur les tables, les premiers arrivés le font sans que j'ai besoin de demandé. Puis les élèves rangent leurs affaires, font un dessin, prennent un livre seul ou à plusieurs. Les responsables du calendrier et de la météo mettent à jour la date et vont vérifier le thermomètre extérieur ( je suis parfois obligée de le rappeler car certains oublient). Je suis, chaque jour, obligée de recadrer certains enfants qui ont envie de courir mais bien sûr ce n'est pas autorisé dans la classe. Les 10 premières minutes donnent souvent le ton de la journée. Parfois je me dis " cette journée va être difficile , je sens de l'électricité dans l'air. " Il faut être attentif à chacun pour pouvoir rectifier et recadrer les choses. Permettre à chaque élève de profiter au mieux de sa journée.
A 8h45 même si tout le monde n'est pas arrivé, la classe commence.
Une classe ritualisée
Les élèves de CP ont besoin de repères. Les rituels les rassurent. Nous commençons donc par le "chaque jour compte" puis nous vérifions le calendrier en rappelant la date du jour, celle d'hier, d'avant hier, de demain et d'après demain. Nous redisons les évènements particuliers de la journée si nécessaire (bibliothèque, sport, anniversaire....)
Puis commence le travail de lecture
Des temps variés
Le temps d'attention étant très court, il faut varier les activités et maintenir le rythme. Pas toujours facile quand il faut capter régulièrement l'attention de 26 élèves. Il est rare que tous décrochent en même temps. Il y en a toujours un ou deux qui s'échappent. Quand l'agitation devient palpable, il est temps de changer d'activité ou du moins d'en changer la forme : passer d'un travail collectif à un travail de groupe ou à un temps individuel, d'un temps d'écoute à un temps d'écriture. En début d'année, j'ai beaucoup utilisé le CD "attentif comme une grenouille" pour recentrer les élèves. J'ai un peu moins besoin aujourd'hui même si cela arrive encore.
Travailler l'attention
Il faut aussi prendre le temps de ranger le bureau bien que certains enfants aient besoin d'avoir quelque chose dans les mains pour pouvoir être attentif. Une bonne connaissance de chacun est indispensable pour adapter ses exigences. Je ne demande pas la même chose à tous.
Il faut savoir perdre du temps pour en gagner, ça en théorie nous le savons tous. Six heures de classe, ça passe vite et comme moi vous êtes peut-être trop ambitieux dans la préparation de vos journées. Comme j'en ai conscience ce n'est pas grave. Je sais que de toutes façons, je n'arriverai pas à tout faire. Allons à l'essentiel et puis certains élèves en feront plus que d'autres parce qu'ils sont plus rapides, qu'ils comprennent plus vite.
Il est cependant indispensable d'attendre que tous les élèves soient prêts avant de commencer un travail. Être tourné vers le tableau, arrêter de bavarder avec le voisin, avoir terminé de ranger ces crayons, son livre et tout ce qui peut perturber l'attention, s'asseoir correctement sur sa chaise, en CP c'est un apprentissage long et plus ou moins difficile selon les enfants. Il y a des années où il suffit de se placer en face des élèves les bras croisés et d'attendre que tous fassent la même chose. Les enfants comprennent alors très vite ce qu'on attend d'eux. Bon ça c'est dans la théorie ! Dans la pratique, cette année, c'est autre chose ! J'ai un groupe particulièrement bavard et de nombreux perturbateurs, je pourrais bien restée un quart d'heure les bras croisés que ça ne changerait rien. Si je vous promets, j'ai essayé ! ils me regardent et continue de discuter. C'est exaspérant alors il faut passer à l'acte se déplacer dans la classe : rasseoir un tel, demander à son voisin de ranger la trousse, faire les gros yeux aux bavards en mettant un doigt devant la bouche. Un truc qui fonctionne bien ; lever un bras puis l'autre, faire le moulinet avec les bras enfin bref inventer des mouvements que les enfants reprennent (un rituel en sorte) et le silence s'impose. Bon bien sûr, il arrive qu'à la fin du mouvement, certains reprennent aussitôt leur conversation là où ils l'avaient laissée. Alors j'informe que je vais commencer avec ceux qui sont prêts. Je pose une première question à un élève attentif et là ça fonctionne 10 élèves vont lever la main pour répondre. Ca y es,t ils sont tous là !
Avoir une bonne connaissance de chacun.
Lors d'un temps collectif à l'oral, on perd très vite certains élèves, il suffit parfois de les interroger pour les ramener dans le sujet. Pour débloquer une situation, il y a les élèves ressources qui connaissent beaucoup de choses et ont souvent la bonne réponse. mais, il ne faut pas pour autant laisser de côté les élèves en difficulté. Ils vont sans doute se tromper mais il est intéressant de rebondir sur les erreurs pour faire avancer la classe. On apprend de ses erreurs. Ne pas hésiter à dire et à redire qu'on est en classe pour apprendre, On a le droit de se tromper, de ne pas savoir mais qu'on doit essayer. Là encore une bonne connaissance de ses élèves s'avère indispensable pour rebondir et utiliser au mieux les compétences de chacun, ramener ceux qui s'égarent, et relancer l'intérêt. Certains jours, ça fonctionne bien, d'autres jours, c'est plus difficile.
Savoir se remettre en question.
Il est important de temps en temps de se remettre en question. Oui, les enfants sont difficiles. Oui leur attention est de courte durée. Oui, ils sont de plus en plus bavards. Mais, moi de mon côté qu'est ce que je fais, comment je m'y prend pour m'adapter à cette situation ? Ça fait du bien de poser les choses à plat pour pouvoir les analyser.
Les enfants d'aujourd'hui ne sont plus les mêmes qu'il y a 20 ou 30 ans. C'est un fait. Nous, enseignants, ne pouvons plus exercer notre métier de la même façon. Même si les choses changent, elles changent lentement. Nos classes sont toujours les mêmes. La mienne est beaucoup trop petite pour différencier les espaces. Je n'ai même pas la place d'aménager un coin bibliothèque digne de ce nom. Les enfants vont lire à leur place. Il me semble pourtant important de pouvoir changer de lieu quand on change d'activité. Un lieu de détente ne se conçoit pas comme un lieu d'apprentissage. Moi même à la maison, pour travailler, je m'installe à mon bureau ; pour lire, je me mets dans le canapé. C'est une évidence et pourtant à l'école ça ne l'est pas toujours. Le matériel doit être à la disposition des élèves et facilement accessible. J'imagine très bien ma classe de primaire aménagée comme une classe de maternelle. Mais alors est-il indispensable que chaque enfant aient sa place attitrée ? Les élèves ne pourraient -ils pas s'asseoir là où ils veulent et en fonction de l'activité ? Malgré tout, ça risque d'engendrer beaucoup de déplacements et beaucoup de bruit.Mais les enfants sont capables d'apprendre à se déplacer sans bruit. Faisons leur confiance. Plus de matériel individuel, tout serait rangé sur des étagères à portée des enfants. Cela n'a rien de révolutionnaire me direz-vous. Je ne souhaite pas refaire le monde, non juste trouver des solutions acceptables pour améliorer le quotidien de la classe. Donner à chaque enfant ce dont il a besoin pour progresser. Me sentir moins frustrée de ne pas pouvoir tout donner aux élèves en difficulté. Ne plus me sentir débordée certains jours par des élèves perturbateurs qui me prennent mon temps et mon énergie alors qu'il y a tant à faire. Continuer à aller de l'avant sans me décourager, voir les côtés positifs parce que oui, il y en a.
Tags : eleve, classe, temps, enfant, aménagements, trucs, astuces, réflexion, analyse
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